
© Shawn Brackbill
Crées à Suny – un campus universitaire de l’État de New York – en 2011 par quatre étudiants, LVL UP a déjà trois albums au compteur et une sacré réputation. Pop sursaturée aux résonances Emo ou Noisy, compositions aux structures tournoyantes, le groupe saligote avec enthousiasme et frénésie de grandes chansons ensoleillées et sombres à la fois.
Le quatuor se joue des bonnes manières et des tiques révérencieux. Il se partage équitablement le chant à trois, compose à quatre et est autant influencé par le mysticisme et l’occulte que par le dernier burger ingurgité.
D’une puissance impressionnante sur Hidden Driver, les guitares ne se perdent jamais dans les méandres de l’ivresse du soliste, et gardent un œil borgne sur la ligne mélodique. Sous une tonne de saturation et de guitares acoustiques, les 10 titres évoquent le savoir faire croisé chez The Rentals, Weezer – en plus low-fi – et Pavement.
Sans hésitation, les New-yorkais plongent dans des combats de guitares mélodiques pour mieux les épurer sur les titres suivants.
Mike Ditrio, qui a enregistré le groupe en toute liberté, est a l’origine de ce son particulièrement massif et concis. Un petit clavier aux sons usinés nous rappelle qu’il n’y a pas que la guitare dans la vie.
L’écriture est bien ciselée et se rapproche de celle d’un Ray Davis version Indie 2016… Jamais redondante avec une idée géniale toutes les vingt secondes, l’auditeur ne se lasse pas.
Certains titres explorent le coté obscur en accentuant les riffs lents et lourds (Five Men On the Ridge) pour mieux repartir en mode Loaded, cher au Velvet Underground.
LVL UP évoque un paysage sonore dense et attachant, baignant sous un soleil lunaire. Une des plus belles réussites de cette année.
Mathieu Marmillot