Les Anglais du label Fuzz Club ont le nez creux. Après avoir signé les français Steeple Remove et You Said Strange, voici le tour des psyché-dark Servo de rejoindre les rangs du label londonien. Le point commun des trois formations, en dehors d’être normands, est l’utilisation sans modérations d’effets Fuzz – soit une distorsion au son caractéristique inventée en 1961 – et autres réverbérations garants d’ effets hautement narcotiques.
Sur leur second album Alien, le trio affiche une attirance pour les ombres sonores qui glacent le sang, due à un chant incantatoire et hypnotique.
Les sept titres nous plongent dans une transe où les rythmes obsessionnels peuvent rappeler ceux de Joy Division (Râ et Pyre). Des guitares surf flirtent avec le mur du son et plombent l’ambiance sur I et Room3. Comme si A Place To Bury Strangers forniquait dans une cave avec The Crystal Stilts.
On remarque un travail harmonique remarquable, sur les chants de Soon et II, qui amène de la subtilité aux compositions dépassant généralement les six minutes.
Pas un hasard si on retrouve Brett Orrison, le sondier des Black Angels au mastering, les deux formations privilégient des compositions toxiques ou il fait bon se perdre. Utile de préciser que leur nom provient d’un titre des Brian Jonestown Massacre pour vous forger une idée de ce qui vous attend à l’écoute de ce disque, soit un very bad ou good trip.
Mathieu M