
Jake Michaels
En dix années d’existence et quatre albums, dont deux sont des classiques (Days en 2011 et Atlas en 2014), Real Estate est l’incarnation même du groupe cool, défendant une pop aérienne aux lignes claires dont les guitares doivent autant à Johnny Marr des Smiths qu’à Roger McGuinn des Byrds. Le groupe New-Yorkais peut aussi compter sur un chanteur et leader pas manchot question compositions : Martin Courtney.
En découvrant leur cinquième album The Main Thing, on peut quand même se demander si la weed n’était pas trop forte du coté de Brooklyn.
Passé le premier titre Friday au groove planant qui n’est pas sans rappeler Air, le single Paper Cut est taillé pour les ondes sous ses faux airs disco-west coast et regorge d’idées sympas grâce aux congas, violons et les choeurs d’Amelia Meath du duo électronique Sylvan Esso.
Passés ces deux titres, Real Estate donne l’impression d’avoir enregistré à l’économie – dans un home studio ? – en utilisant des batteries ou machines aux sons feutrés et ombragés qui balancent le coté ensoleillé de leur pop. L’absence de Matt Mondanile, guitariste soliste talentueux mais viré pour comportements abusifs envers les femmes, se fait désormais sentir. Car autant l’avouer, si les autres titres ne sont pas foncièrement mauvais, ils donnent l’impression d’avoir été composés en mode automatique à l’aide d’une rouleuse.
Émergent l’asthénique Sting composé au piano et sa suite Silent World ou encore Gone aux effluves électriques pendant que des synthés désabusés viennent enrichir la palette sonore sur Also A But et Shallow Sun.
Visiblement M.Courtney s’est contenté du minimum, le moral en berne malgré quelques éclaircies.
Mathieu M.