Le Luxembourg n’a jamais été une terre musicale. D’aussi loin que l’on puisse se souvenir, il est impossible de se remémorer l’existence d’un groupe majeur venant du Luxembourg. Mais les choses risquent de changer avec l’arrivée de Mount Stealth et de leur premier EP.
Formé autour de membres de Miaow Miaow, Munity On The Bounty et La Fa Connected, Mount Stealth déjoue tous les pronostiques. Oscillant entre un rock arithmétique et expérimental, on pouvait s’attendre à ce que ce premier EP tourne en un exercice nombriliste dans lequel les artistes jouent leurs morceaux en s’auto-congratulant pour leurs performances. Catalogué dans un mouvement dont sa plus grande faiblesse est sa forte capacité à tourner en rond, Mount Stealth n’est jamais à court d’idées pour capter et maintenir l’attention. Avec une approche électro, le son de Mount Stealth joué avec des instruments analogiques, délivre un son mutant sur des rythmes hybrides. Aux confluents d’un math rock et d’un post rock instrumental, les Luxembourgeois assènent des frappes chirurgicales avec des montées d’adrénaline en perfusion. Les meilleurs exemples étant le single Hyacinthe avec son final discoïde et Geronimo, titre rempli d’effluves hypnotiques et millimétrées.
Proche des ambiances de Maserati, d’Action Dead Mouse et de Battles (l’électronique en moins), Mount Stealth évite de s’enfermer dans un style trop hermétique et de s’encarter avec quiconque. Six morceaux aussi impeccables que paroxysmiques qui augurent de bons moments pour la suite.